Pas de clash, aucun pneu crevé et pas de zombies à l’horizon (attendez de nous voir dans 10 jours)… cette première journée sur la route à la rencontre des finalistes du Prix Ricard S.A. Live Music fut l’occasion d’un échauffement avec le duo parisien Haje. Afin de dynamiter ce premier épisode a priori garanti sans dénouement à la Walking Dead, voici donc le nom du gagnant de l’édition 2016, et il s’appelle…



Okay, c’était bien tenté. Débuter cette troisième saison par un énorme scandale sur le nom du vainqueur, après tout, pourquoi pas (demandez son avis à Joseph Blatter sur la question). Le problème c’est que chez Ricard S.A. Live Music, nous ne sommes pas là pour vous raconter des histoires. Enfin, si, mais des vraies, si possible. Ne comptez donc pas sur nous pour cramer une histoire pas encore écrite, ni pour vous faire croire que le premier épisode de cette tournée des finalistes a débuté dans la boue à bord d’un 4X4 boueux façon Man Vs Wild avec une équipe affamée estropiant des truites séchées sur le pare-choc.


FILMER TRES PRES DE CHEZ VOUS


Bon, tout ça pour dire quoi, en fait ? Que cette première journée ‘’sur la route’’ nous a amené à deux cent mètres de…  la Gare de Lyon, Paris. Autrement dit pas très loin. Pour la virée sauvage dans la cambrousse, on repassera. Aujourd’hui, nous partons à la rencontre des musiciens de Haje, un jeune groupe formé voilà à peine un an par deux potes de lycée. Etonnant mélange de styles a priori pas voisins, comme la musique électronique, la house, la techno ou la pop, Haje signifie aussi ‘’pèlerinage’’ en Arabe, et il n’en fallait pas plus à Quentin Danos (claviers) et Tom Lemann (voix) pour résumer leur envie de croisement de sons et d’influences. Le rendez-vous a été donné dans un somptueux appartement typiquement parisien, avec moulures et gardienne à ceinture dorée D & G ; gardienne il faut le dire un peu apeurée à la vue de notre équipe débarquant avec ses caisses d’enregistrement et tout le tintouin dans les escaliers. ‘’Au fait, c’est à quel étage ?’’. C’est au sixième, là où le groupe vient à peine d’enregistrer son premier EP, dans un gigantesque appartement reconverti… en home studio. Première session, première surprise.

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Photo : Rod Maurice

JE TE MUTE LE PROPHET


’Dans la vie, vous êtes plutôt Alain Juppé ou Phil Collins?’’. Pour détendre l’atmosphère, je me rode sur quelques questions stupides afin d’aider le groupe à se déstresser – être le premier groupe finaliste à être auditionné peut s’avérer pressurisant. Bon, forcément c’est raté. On apprend que le morceau qu’ils ont choisi d’interpréter s’appelle Tempted, et qu’il sera notamment joué sur un clavier Prophet fraichement acquis. L’occasion d’une superbe citation incompréhensible à tout non-musicien (voir plus haut), bientôt suivi d’autres telles ‘’ ‘’tu m’as pas trop mis de reverb ma gueule ?’’ ou encore « pour l’avenir on ne ferme pas la porte à la House » (sic). Quelques réglages plus loin et trois prises plus tard, Tempted est dans la boite. Captée dans une version étonnamment plus acoustique qu’electro, la chanson évoquerait presque les live From the basement de Radiohead, l’horripilant chanteur épileptique en moins. Ca tombe bien, c’est une autre référence de Haje, flatté qu’on évoque la ressemblance. ‘’Personnellement je trouve que la voix de Tom est au dessus de celle Thom Yorke’’ rajoute un Quentin admiratif devant son chanteur, ‘’mais sans les petits trucs que je pourrais reprocher à Thom Yorke…’’. Il s’excuse un peu de le dire et nous fait promettre de ne pas retranscrire la citation telle quelle. Après tout, on est professionnels ou on ne l’est pas…

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Photo : Rod Maurice

Et puis c’est dimanche, pas d’autre idée pour sortir de ce papier. Dès demain, direction la jungle en 4X4 et rendez-vous avec June & the Jones pour une session dans la forêt de Fontainebleau.


TROIS QUESTIONS EXPRESS A HAJE


Pourquoi le Prix Ricard S.A. Live Music 2016?

Haje : On voulait vraiment se lancer professionnellement dans la musique. Et puis le timing collait parfaitement, on vient tout juste de sortir notre EP (‘’Fable’’, sorti le 18 décembre dernier). Pour notre manager, c’était le meilleur dispositif, le seul qui faisait sens, vis à vis de notre démarche artistique. Bénéficier de sessions en studio, pouvoir s’acheter plus de matos, tout cela fait partie des évolutions nécessaires pour un groupe comme nous. Et puis surtout d’un point de vue scénique, avoir accès à une résidence pour progresser et pouvoir jouer devant 10.000 personnes, c’est très important pour nous ! Ça et pouvoir un jour vivre de notre musique, ce qui reste le rêve ultime.

Admettons que demain – pas de bol – vous mourrez dans un accident d’hélicoptère (L’Aziza !), pour quel groupe voteriez-vous parmi la liste des dix finalistes ?

Haje : On connaissait Straybird, avec qui on a partagé une scène voilà trois ans, mais sincèrement, on est tellement concentré sur notre musique depuis plusieurs semaines qu’on n’a pas beaucoup écouté les autres groupes. Quand on a appris qu’on faisait partie des dix finalistes, on était justement en train de bosser… et on a sauté au plafond !

Un argument choc pour séduire le jury ?

Haje : On revendique le fait d’explorer plusieurs styles musicaux à la fois ; et en toute modestie, si on s’investit autant dans notre projet c’est bien parce qu’on trouve que ça en vaut la peine.

 

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Photo : Rod Maurice