Cette année, La Team RLM se déplace sur le Hellfest en compagnie de Rod Maurice pour couvrir l’événement qui s’annonce comme le festival le plus fou de cet été !
Récit de la deuxième journée qui nous rapproche un peu plus du Purgatoire.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Il est 09H00, l’heure de se lever pour aller prendre le petit-déjeuner sans trop tarder car nous avons à nouveau un planning bien chargé aujourd’hui, à commencer par la prestation de Strife qui joue à 13H30. Arrivé dans la salle à manger, Rod est déjà là et me regarde avec un air de type « j’ai quelque chose à te dire mais je ne sais pas comment te le dire ». Je m’assois en face de lui puis il me regarde et me dis « Bon, tu te rappelles la dernière fois où je t’ai dit que j’avais perdu quelque chose, c’était il y a très longtemps hein ? »… Ok, je sais pourquoi il me regarde bizarrement… Je m’imagine le pire : les rushs, un objectif, son sac photo, son seul et unique slip de rechange ? Mais non, il a oublié le chargeur de son ordinateur, ce qui l’a empêché de bosser sur les photos et ce qui nous met donc complètement en retard pour la suite du planning.

Pas le temps de niaiser, on engouffre le petit-dej’, je lui donne mon ordi pour qu’il puisse bosser et je me lance dans l’idée la plus abjecte qui soit : écrire le live report sur une tablette qui ne contient ni correcteur d’orthographe, ni accentuation automatique. Autant vous dire que la tablette a échappé de peu à une descente express au RDC par la fenêtre. D’autant plus que, comme si c’était pas suffisamment nul comme ça, cette fameuse machine comporte un petit bouton tactile « exit » situé tout juste à côté de bouton Majuscule et qui a le don de quitter tout votre travail sans sauvegarder. Je l’ai touché à 4 reprises… Mais qu’ai-je fait pour mériter ça ?

Bref, je trouve tout de même moyen d’avancer puis Rod vient me signaler qu’il a finit les photos : le résultat est très chouette même si on a peu de clichés des mainstages, mais bon, je préfère couvrir 10 groupes avec des bonnes photos plutôt que de faire la queue pendant 3 heures devant des photographes soit-disant prioritaires et incroyablement goujats pour certains. Passons.

Je finis le report et direction la voiture pour retourner sur le site. Avis aux curieux voulant se rendre sur le festival l’année prochaine :

  1. Arrivez la veille au minimum et de préférence dans la matinée, votre voiture sera bien mieux garée et vous aurez un emplacement de choix au camping orienté parfaitement
  2. Optez pour le camping ou réservez mille ans en avance pour avoir un logement sympa et chouqui dans le centre de Clisson : vos pieds vous le rendront bien

Il va sans dire que nous avons fait tout l’inverse… Toutefois, cette fois-ci, on décide de se garer sur le bas côté de la route, à environ 2 Kms du festival (comme tous les festivaliers, vision Walking Dead) puis de finir à pied.

 

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

20 minutes plus tard, les portes de l’Enfer sont dans notre ligne d’horizon : hourra. Il est 14H30, on a 2 heures de retard : pas hourra.

Tant pis, on se met tout de suite en direction de la Warzone pour aller voir Discharge. J’en profite pour constater qu’il y a une très nette amélioration sur les files d’attente des cashless (le rush du premier jour…) : cool. Je constate également que l’herbe qui était verte et douce et jolie hier au pied des mainstages est devenu foin, ou poussière. Désolé Gaïa. Discharge c’est une formation Punk Hardcore qui a presque 40 années d’existence et qui nous vient tout droit du Brexit (LOL). Le son est très bon, ça envoi plutôt pas mal, maintenant en termes de diversité de riffs, mieux vaut passer son chemin. Le style veut ça aussi, aujourd’hui ce sera très punk sur la Warzone. Il fait faim, j’ai entendu dire qu’il y avait des pâtes, peut-être un moyen de prendre soin de nos petits corps plutôt que d’opter pour une « Tartine de l’enfer » composée d’une immense tranche de pain, un kilo de cheddar et des flageolets au-dessus (le cholestérol se marre). Sur la route, on croise une personne portant un tutu :

« Pourquoi tu es venu habillé comme ça ? »

« L’année dernière je l’ai fait normalement, et puis j’ai vu les gens, alors cette année j’ai décidé de réaliser mon rêve : venir en tutu. »

Venez comme vous êtes comme dirait l’autre.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA live Music

Photo : Rod Maurice

A peine finit de manger, on part pour Torche. Groupe floridien, Torche est un groupe très cool sur CD, idéal pour aller faire un tour sur la Route 66 à l’occasion d’une balade à moto. Sur scène, le son est absolument génial, mais, ça manque un peu d’intensité. Les quelques riffs qui donnent envie de secouer la tête ont tendance à finir un peu à plat et c’est au final avec une sensation de verre à moitié vide qu’on quitte la Valley. Mais bon, c’était quand même pas mal hein !

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

En sortant de la tente, j’entends une décharge de violence sous la Temple, il s’agit du groupe répondant au doux nom de Fleshgod Apocalypse (Comprenez l’apocalypse de la chaire divine…), ça promet. Ah, au fait, j’ai perdu Rod mais ça je pense que ça ne sert plus à rien de le signaler. Si Belzebuth devait venir faire un séminaire sur terre, il y a de fortes chances qu’il le fasse avec les 6 petits démons de Fleshgod Apocalypse. Trigg à fond, une chanteuse lyrique habillé en sirène et portant un trident (où va le monde) et voix très très grave. Rod me dire plus tard qu’il ne sait pas pourquoi il a aimé mais il a aimé : le chaînon manquant entre Emperor et Rondo Venezuano. Tout ce que le black metal sait offrir de théâtral, grandiloquent et chirurgical. De mon côté, 10 minutes c’est déjà bien trop long.

Hellfest 2016 Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

J’ai toujours pas retrouvé Rod, mais j’apprendrai après coup qu’il est allé voir Agoraphobic Nosebleed : c’est strident, c’est violent et on saigne plus des oreilles que du nez. Voilà, ça devrait vous donner une idée.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Bon, j’ai le temps de m’octroyer une petite pause. L’occasion de vous redire que le Hellfest, bah c’est super. Les gens sont simples, ça ne se regarde pas de haut en bas, les gens s’excusent quand ils bousculent les autres, certains font la sieste au milieu d’une avalanche de décibels, la vie de rêve en somme. Après 20 petites minutes de repos et un café, direction la scène Altar pour le retour d’Entombed, groupe culte rebaptisé sous le nom de Entombed A.D. Ça fait partie de ces groupes de death qui peuvent plaire à des personnes qui n’écoutent absolument pas de death (comme Obituary par exemple) : ça groove, c’est presque dansant par moment et c’est très bien exécuté. On comprend tout de suite où ont pioché les Arkangel et consorts quand on voit les riffs ultra edge metal du groupe. Au-delà de tout ça, ça ne me transcende pas non plus émotionnellement, il est peut-être trop tôt… Allé je file ailleurs.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Sick of it All, voilà tout est dit en fait. Difficile de ne pas évoquer la formation New-Yorkaise quand on parle de Hardcore aujourd’hui. SOIA fait partie de ces groupes comme Black Flag, Agnostic Front et consorts qui sont à l’origine du two-step et autres moulinettes. Habitués du festival et des tournées à répétition (normal, ça fait 30 ans qu’ils sont dans le game) leurs shows sont rarement très originaux : comprenez si vous les avez vu une fois vous les avez vu toutes les fois. Bon après, c’est toujours une bonne occasion d’aller piter mais pour ma part, c’est la quatrième fois, et ça ne sera jamais comme la première. On note quand même la phrase non dénué d’humilité : « Spit that place up, everybody does it but we invented this shit »…

Je profite à nouveau d’une petite pause pour observer la foule alentour et m’apercevoir que le Hellfest, c’est avant tout une histoire de famille.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Disturbed arrive sur la Mainstage 2. Groupe probablement ringard, je me rappelle du tube « Down with the sickness » que j’écoutais au collège, de quoi me motiver à regarder le set sans aucune conviction. Franchement, c’est vraiment pas terrible. A tel point que le groupe va faire 3 reprises en donnant l’impression de devoir remplir sa prestation avec des titres de meilleure qualité que les leurs. Bon, du côté positif des choses, ils ont invité quelques têtes connues sur scène dont Nikki Sixx de Mötley Crue pour jouer Shout at the Devil ». Ils finissent par jouer « Killing in the Name », sans guest forcément, grosse ambiance dans la foule, 0 ambiance dans ma tête, je m’en vais pour la Warzone, Bad Religion arrive.

Petit coup d’oeil sur la file des photographes pour retrouver Rod : Bingo, comme quoi le hardcore ça rassemble vraiment les gens. Debrief à chaud de ce qu’il a vu : Joe Satriani (lolol), The Toy Dolls (bonne énergie), Asphyx (il ne m’a rien dit).

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Bad Religion c’est un peu l’équivalent de SOIA pour le punk californien. Mené par Brett Gurewitz, Monsieur Epitaph Records (rien que ça devrait suffire à se prosterner devant lui), le quartet fondé en 1979 n’a rien perdu de son panache ! La Warzone est pleine à craquée, les sing along s’enchainent sans temps mort, on ne compte plus les slams (un peu d’eau messieurs de la sécurité ?), à l’arrière se déclenche une bataille de copeaux de bois géante. En clair, on débranche son cerveau et on va tourner en rond au milieu du pit avec le sourire. Mention spéciale au titre « Recipe for Hate » qui transcende complétement la foule, c’est bon les gars, vous avez fait le boulot.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Je me dirige vers la mainstage 2 pour le concert de Bring Me The Horizon, groupe que j’ai apprécié, à une époque. Déjà vu en concert, c’était naze, Oli le chanteur était complétement à la rue mais j’aimerais me faire un deuxième avis. Pour patienter, j’ai la chance d’assister au show de Within Temptation, que quelqu’un me donne une pelle s’il vous plaît. Excès total de kitsch pour le groupe de Sharon del Adel, je suis dans une incompréhension totale mais le public semble aux anges. Après 10 minutes de souffrance, le concert prend fin (merci). Je crois que je ne vous ai pas encore dit qu’il y avait une tyrolienne tendu au-dessus de la foule ? Et bien c’est le moment de vous le dire, car d’une part, c’est quand même complétement cool, et d’autre part, la palme de la défaite du jour est attribuée à une Dame qui n’a pas réussi à aller au bout de sa course et qui s’est retrouvée suspendue au milieu de la foule, demandant la rescousse du Tyrolienne Master. Le public du Hellfest, toujours friand d’amour, ne se fait pas prier pour scander en cœur « un bisou, un bisou, un bisou » : un grand moment. Après 5 minutes de sauvetage, cette personne s’en sort sans blessure et le concert peut enfin commencer (après 10 minutes de retard). Pas grand chose à dire, le son est bien mais le tout est complétement boosté avec 1000 pistes de voix pour couvrir Oli Sykes qui a du mal à enchaîner, comme à son habitude. Je ne sais même pas pourquoi je suis là, donc je m’en vais voir Ludwig von 88.

Après une pause de 15 ans, le groupe emblématique du punk grand guignolesque français revient au Hellfest. Dire qu’ils sont attendus est un doux euphémisme : la Warzone est tout simplement inaccessible. Après avoir tenté ma chance pendant 10 minutes et n’être même pas arrivé à voir quoi que ce soit, je décide de faire demi-tour. Rod me dira plus tard qu’il a réussi malgré tout à capter le show. Le public était à fond mais de notre côté, on trouve ça surestimé.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Il nous reste deux concerts à voir avant de rentrer à la maison : Napalm Death et Fu Manchu. Ayant déjà vu le combo de Birmingham à plusieurs reprises, je me concentre sur les californiens. Décidément, le son des groupes sous la Valley est vraiment génial, c’est lourd, ça groove, la tente est blindée et le public headbang en bande. Pour être honnête, je ne connais aucun titre de la formation et je me suis toujours détesté pour ça mais le fait d’assister au concert me permettra déjà de dormir un peu plus tranquille ce soir. Rod de son côté a trouvé Napalm Death complétement incroyable, comme quoi, il y a des groupes qui vieillissent mal et d’autres qui vieillissent vraiment bien, chapeau les gars.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice

Il est minuit, l’heure de rentrer car une grosse journée nous attend demain. D’ici là, je vous laisse avec cette photo qui résume bien la journée.

Hellfest Rod Maurice Ricard SA Live Music

Photo : Rod Maurice