GAROROCK 2016 – Jour 1

Festival

Deux semaines seulement après l’épreuve du feu (le Hellfest), la Team est repartie à Marmande pour de nouvelles pérégrinations, sur un territoire sinueux et semé d’embûches : Garorock. Le tout sous un soleil de plomb. Rod vous raconte sa toute première fois sur le festival !

La vie est un long fleuve tranquille, d’après le brillant Chatillez.

J’aimerais bien le rencontrer à nouveau pour lui expliquer la vie, la vraie. A peine commencé, je rale. Donc je suis. Hasta la vista baby. Garorock, ou retour d’une première journée où certains signes ne trompent pas. Comme ce magnifique écureuil écrasé sur l’autoroute.
On avait prévu large : départ de Paris à 10h (premier signe de malchance : mon train de Saint-Malo pour Paris a eu 35mn de retard à cause de … vaches sur les rails !) pour arriver aux alentours de 16h à Marmande (non loin de Bordeaux, pour les gros nuls – de mon genre – en géographie), se prélasser au soleil en attendant les deux concerts majeurs de ce premier jour, et non des moindres : les indestructibles Ghinzu, et les mégalo-magnifico-Muse qui n’ont jamais failli à leur réputation de bête de scène.

CA, c’est la théorie.

En pratique, on est arrivés aux alentours de 20h30 (pour un début de concert à 21h), avec nos noms nulle part, l’impossibilité dans un premier temps de rentrer dans le festival sans pass, puis grâce à mon charme légendaire – notamment mes boucles sauvageonnes qui font de l’effet à certains hommes de sécurité – et en me faufilant à coup de « pardon, merci, pardon, merci, pardon, merci »,  me voilà pile au début du concert de Ghinzu (je te passe tout le passage de récupération d’invit’, la traversée d’une forêt interminable où l’on a couru comme des phacochères apeurés, suintant de tous nos pores parce qu’à Marmande, quand le soleil est au rendez-vous, ça tape sévère mémé, ou encore le passage en sécurité où j’avais l’impression d’être le Balrog entendant la phrase culte du saltimbanque de cirque dans les grottes des nains … non je t’épargne tout ça, parce que même si on ne se connait pas, je n’ai pas envie de t’infliger toute la douleur qu’on a ressenti (et crois-moi, on était très douleur).

GHINZU, donc.

Et bien écoute, ça faisait un bail que je n’avais pas vu les Belges (2010) et force est de constater qu’ils n’ont rien perdu de leur énergie, de leur verve, et de leur présence scénique. Le concert est un régal pour les yeux et les oreilles. Le flegme magnétique de John Stargam fait toujours autant de ravages auprès des midinettes, et les tubes s’enchaînent. Avec d’ailleurs une très belle part aux hits d’antan, tu connais le dicton : OLDIES BUT GOODIES. Ainsi, pêle-mêle, on a eu droit à Take it Easy, Cold Love, Do You Read Me (toujours aussi merveilleux), ou le tonitruant, percutant, excitant, magnifique Mirror Mirror (à classer parmi les meilleurs titres rock du monde, de l’univers, et quitte à plonger dans l’hyperbole bien à fond : tous les multivers possibles et imaginables). L’intensité, bien que palpable du début jusqu’à la fin, ne cesse d’être exponentielle, pour ne pas dire jouissive. Bref, tu commences un festival direct comme ça, tu oublies les vaches, les écureuils écrasés, les files d’attente interminables, les bouchons à te rendre fou … Ghinzu, c’était donc, en gros, super cool !

ghinzu
Ghinzu / Photo : Rod Maurice

A l’instar du Hellfest, les mainstages de Garorock sont l’une à côté de l’autre, et l’on mesure, avec l’arrivée de Muse, que « beaucoup de monde » serait relativement très loin de la vérité : c’est ULTRA blindé de monde … n’est pas Muse qui veut, quel que soit l’endroit où les Anglais décident de jouer sur cette planète.

Pour Bellamy, on est à Bordeaux – ce qui reviendrait à dire qu’Orléans est Paris – et on lui pardonne. Car ça sera la seule « fausse » note de la soirée. J’ai eu la chance de voir le groupe depuis ses débuts (Exo7 à Rouen début 2000, puis toujours Rouen mais cette fois-ci au Zénith en 2004 (qui reste à ce jour, à mes yeux, l’un de mes meilleurs concerts ever) ou encore en 2007 au Paleo Festival – année qui représente, selon moi, leur upgrade démesuré niveau scénique et leur statut de groupe stadium) ou encore au Théâtre du Chatelet : cadre magnifique pour groupe magnifique, et vice versa, extase totale). Donc même si j’ai un peu décroché avec les derniers albums – je suis principalement resté à Absolution, le reste étant comment dire … j’veux pas vexer hein, mais … j’vais pas dire … les revoir à nouveau m’a fait quelque chose.

MUSE, donc.

Et franchement, mais franchement, encore un concert de maboule. Bon d’office, on attaque les mauvais points, peu nombreux : comme d’habitude, on aimerait un Bellamy plus loquace, qui ne ferait pas que d’enchaîner des tubes à la pelle. Même si en France on ne comprend rien à l’anglais en festival, il suffit de crier « YEAH » dès que ça ressemble à une question, et on est content, hein ! :) On évitera de parler également des titres « un peu trop radio mais vraiment trop radio » car les fans groupies pourraient me tirer les cheveux aujourd’hui si elles me retrouvent … en revanche, le reste bordel, quelle claque dans la face ! Un son parfait (pléonasme avec ce groupe), des tubes d’hier qui font franchement plaisir à entendre (Plug In Baby, Hysteria, Time is Running Out …), des moments de grâce aussi (on parle quand même de virtuoses, et en tant que musicien et/ou mélomane averti, bah Muse, ça reste quand même un sacré putain de groupe niveau technique, tous instruments confondus) … bref, un très très grand concert, un peu trop ficelé / trop propre / trop parfait dans sa narration, mais incroyablement dévasteur et résolument impeccable dans son exécution. Je ne t’ai pas trop parlé du public, mais c’était l’hystérie, hein. Tu te doutes bien que si les gens étaient déjà chauds pour Ghinzu, ils étaient en ébullition volcanique pour les « vraies » stars de la soirée (no offense les Belges hein).

Photo : Rod Maurice
Muse / Photo : Rod Maurice

Retour ensuite tant bien que mal (et plutôt plus de mal que bien) à notre Ricard S.A Live Music Mobile (acronyme à venir : RSALMM) pour retrouver le magnifique hôtel / église à Verdelais (non je préfère de l’eau … JE SORS) après pas moins de trois heures de route (surtout de la marche et des bouchons) pour nuit de repos pas forcément méritée, mais nécessaire pour continuer l’aventure … qui va s’avérer longue, trèèèèèèèèèèèès longue.

Au programme du jour : il y aura sans doute nos amis de Naïve New Beaters, sans doute Lilly Wood and The Prick, ou encore Las Aves. Le reste, en fonction des conditions, des envies, de l’amour présent sur le site (ou non).

Sinon, le dernier Game Of Thrones, une tuerie non ?!

À propos de l'auteur :
Rod

Fondateur du site du Hiboo reconnu pour la qualité de ses sessions acoustiques filmées, Rod est non seulement l'un des photographes / vidéastes de référence dans l'hexagone, mais aussi le Martin Scorsese des sessions Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2010.

Voir ses articles