NELSON BEER – Live Session

Le prix

Pour sa Live Session, Nelson a choisi un entrepôt transformé en atelier d’artistes, qui colle très bien avec son univers rétro-futuriste.

© Rod Maurice

Bonjour Nelson, parle-nous un peu de toi, tes origines et ton parcours !  

Je suis Nelson, je suis Suisse, et je viens de Genève. J’ai vécu dans pleins de pays différents, donc c’est toujours difficile pour moi de m’identifier à une nationalité ou à une culture. J’ai plutôt l’impression d’être une entité qui bouge partout.

J’ai commencé la musique très tôt. Quand j’étais enfant, je faisais du piano. Puis je me suis intéressé à la production et j’ai commencé à produire de la musique. Et là, ça fait un peu plus d’un an que je chante sur mes prods. C’était une étape à passer pour moi parce que j’avais plutôt envie de me cacher. Mais je crois qu’écrire des chansons, c’est une autre manière de me cacher. Puis je me rends compte que c’est assez agréable de pouvoir s’exprimer, surtout que j’essaye d’être assez politique dans ma musique.

Quel lieu as-tu choisi pour ta live session ?

Nous sommes dans un atelier d’artistes, qui sont des amis à moi. J’ai visité cet espace il n’y a pas très longtemps. C’est une ancienne marbrerie. J’ai été séduit par son côté industriel car mon projet touche cette idée de la production de masse et de globalisation. C’est un projet assez pessimiste donc je trouvais que ça faisait sens d’avoir un espace qui est entre la construction et la destruction, entre le chaos et l’ordre, avec ce groupe d’artistes qui sont dans un espace désaffecté mais qui y construisent des histoires différentes.

Quel titre as-tu choisi ?

J’ai choisi I am a Woman. Cette chanson a été assez influencée par le livre de Virginia Woolf, Orlando. Ca raconte l’histoire d’un homme qui traverse quatre siècles jusqu’au XXème siècle, donc l’aire de l’industrialisation. Il dort pendant une centaine d’année et se réveille à chaque fois sous une forme différente. En se réveillant au XXème siècle, il se réveille femme. C’est une chanson qui met en avant l’idée de pouvoir changer, et pouvoir casser certains codes et certaines histoires qu’on connaît pour retrouver des choses nouvelles. I am a woman, ce n’est pas forcément moi qui suis une femme, c’est plutôt l’idée de réussir à se considérer et être critique du monde dans lequel on vit et des acquis sur lesquels on vit.

Et pourquoi ce titre, c’est ton classique ?

C’est vrai que c’est la chanson qui fonctionne le mieux. La structure est assez simple mais dans la production j’ai essayé de travailler certains sons qui sont un peu plus discrets Pour moi la production, c’est très important dans mon travail. La structure est simple mais j’aime créer des productions plutôt complexes pour qu’on ne s’en lasse jamais et qu’on puisse toujours découvrir de nouveaux sons dedans.

 

© Rod Maurice