Comme tu pourras le lire ici ou ici, la Société Ricard Live Music a beau être une belle machine, sa logistique est digne d’un groupe de punk. Et en ce jour de février à Rouen, avec nos lauréats MNNQNS fraîchement nommés, on peut le dire : on a vécu Adrien (Team Ricard Live), Romain (son) et moi (vidéo) la journée la plus punk depuis qu’on filme des artistes

Départ Paris à 14h depuis Porte Maillot, soleil d’hiver caressant un paysage brumeux offrant des tableaux voilés que Monnet aurait kiffé de peindre sa race, le trajet pour se rendre à la ville au Cent Clochers fut pour le moins agréable.

Adrian (chant lead / guitar), Félix (backing vocals / guitar bass), Marc (guitar) et Greg (backing vocals / drums) nous attendent au 106 car à partir de ce moment là, ils deviennent officiellement notre GPS. Là où on va, c’est un peu le trajet que se farcissent Frodon et Sam pour bousiller ce putain d’anneau qui emmerde bien tout le monde : le Mordor Normand.

A la différence de l’oeuvre de Tolkien, aucun Sméagol sur place : une sorte d’énorme (pour ne pas dire pharaonique) structure en béton ultra haute, ultra large, ultra tout. Ultra idéal pour un tournage. Et pour prendre quelques photos. Et ça s’annonce plutôt bien.

Mon côté Shyamalan du live regrette direct les sublimes verrières littéralement transpercées par un soleil idéalement exposé (plein sud, donc), et j’acte très vite le fait qu’une fois qu’on aura fini d’installer, il fera nuit. Parlons-en, de l’installation. Ça a été TRES LONG. Parce qu’il y avait beaucoup de matériel. Et parce que les câbles étaient TRES LOURDS. Et parce qu’il faisait aussi très froid.

Et bien qu’arrivés à 16h17mn38s dans la ville qui inspira le titre d’un des albums de Supergrass, on a commencé à capturer les premières images animées à 25img/s vers 21h. Oh putain on est des oufs. Je te zappe le passage où Adrien avait ramené la K2000 des machines à fumées, qui faisait le poids d’un âne mort mais rempli d’un autre âne mort … les garçons de MNNQNS n’étaient pas de trop pour nous aider à charger / décharger le matériel.

La fameuse machine à fumée…

Le tournage se passe, les mains sont forcément un peu crispées, puisqu’on filme tout simplement à une température inférieure à 0 degré. Une fois nos marques trouvées, on enchaîne comme des fous et tout roule. Le titre du jour « Tiger On A Leash » est probablement la chanson la plus soft du groupe, qui, comme tu as pu le constater durant la phase finale du Prix, est plutôt du genre à envoyer du steak dès les premières minutes. Néanmoins, la force du groupe réside indubitablement dans cette attitude énergique qui transforme un titre pop en petite furie ravageuse. Titre doux, certes, mais pimenté malgré tout.

Jusque là, on passe une bonne journée / soirée. Et c’est à partir de maintenant que les aventures de la Team Ricard Live commencent à ressembler à ce que les Anciens des Temps Anciens écrivaient sur les runes antiques : « du grand n’importe quoi de bordel de merde ».

Car déballer le matériel, c’est bien. Le remballer … c’est une autre histoire. Et là on est entre nous, on va pas s’mentir : on en a bavé comme tu n’imagines même pas. Entre les checks paranoïdes pour éviter d’oublier quoi que ce soit, les sacs contenant les pieds de micros pesant mon poids (et donc tu sais à travers les lignes précédentes que je ne suis pas un phasme niveau corpulence), cette machine de la mort qui tue à fumée qu’on n’a finalement pas utilisé faute d’avoir pris le liquide adéquat, tous les flycases à rentrer dans le camion en ayant l’impression de jouer à Tetris, et du coup, de définitivement maudire ce jeu … 2h au final, une transpiration ultime + froid à -2 degrés = malade direct … le temps de faire la bise aux copains rockeurs … et nous voilà repartis sur Paris.

L’histoire aurait pu s’arrêter ici. La logique aurait voulu qu’on mette le camion quelque part, qu’on aille directement au lit, et qu’on puisse se reposer quelques heures avant de rejoindre nos contrées lointaines.

MAIS NON. C’ETAIT TROP FACILE.

On a fait un détour à Bondoufle, le hangar de Ricard Live, pour stocker le matériel encombrant. Exactement là où nous avions filmé, il y a 1 an, Lysistrata. Et crois-tu qu’on a juste déposé le camion pour reprendre une voiture ? Mais bien sûr que noooooooooooooon. Vers 3h et des brouettes, on a donc redéchargé l’intégralité du contenu … là je peux te le dire : j’ai détesté l’univers à ce moment précis mais le Karma en avait encore sous la pédale pour nous ce soir là !

Le deal était simple : déposer Romain chez lui dans le 94, et Adrien et moi se retrouver dans une chambre d’hôtel avec lit séparé. Sur le papier, vers 4h30 du mat’, après une journée infernale, ça sonne comme une libération. Sauf que :

  1. Ce putain de périph était fermé…
  2. Il n’y avait qu’un seul lit dans la chambre…

Il est plus de 5h du matin, j’entends les gens de l’étage du dessus uriner dans leurs toilettes, les mecs hurler dans la rue … je sais que c’est un peu mort pour dormir. Du coup, je joue à Skyrim sur Switch, je repose mes yeux 30/40mn, et à 9h20 je suis à Montparnasse.

Heureusement, arrivé chez moi à St Malo, le soleil bat son plein, j’apprends que TripAdvisor a élu notre Plage du Sillon meilleure Plage de France, et je commence déjà à bosser sur les images du jour précédent. Bref, pour résumer : une super belle journée de tournage, et on a hâte de vous montrer le résultat ! :)