Dimanche 22 février: Nous attaquons la troisième journée consécutive de tournages avec le groupe Fuzeta, et si vous avez suivi les épisodes précédents, vous savez qu’à ce moment de l’aventure, nous ne savons pas encore si nous pourrons récupérer les images captées la veille… On laisse la plume à Rod pour vous raconter la suite de cette épopée !
Dernier jour de tournage. Encore un peu groguis de l’histoire de la carte mémoire écrasée par mon popotin empêchant le moindre accès aux données, c’est dans cette mood un peu désabusée que nous nous rendons pour notre dernier jour de tournage dans un endroit hallucinant à Lorient. Répondant au doux patronyme de K3, le lieu, une ancienne base sous-marine du temps de l’Occupation, a de quoi séduire : des murs en béton armé totalement indestructibles, des couloirs à n’en plus finir, des lignes de fuite qui auraient leur place dans les plus beaux plans de Kubrick ou Anderson … et puis … CES PUTAINS D’ESCALIERS. Pourquoi avoir construit des choses aussi pharaoniques, des hauteurs de plafonds infinies et créer des marches faites pour une pointure 28 ???!
Je ne te cache pas que pour le dernier jour, on a vraiment morflé à tout monter. Jusqu’en haut du toit du K3. Avec une vue extraordinaire, et je pèse mes mots. D’autant plus que nous étions conscients de la chance que nous avions : il n’y a jamais eu de tournage jusqu’à maintenant (l’équipe sur place s’est démenée pour les obtenir, pas moins de 8 interlocuteurs différents !!! Big Up à Anne et à l’équipe du Manège) et puis on a vu … enfin j’ai vu … ce petit mirador. Encore plus haut. Encore moins sécurisé. A peine 1,50m de large … et tout autour, le vide. 19 mètres pour être précis. Et il y a 2 choses sur cette planète qui font monter mon niveau de phobie au level 11 Spinal Tap : les araignées, et le vide. Alors je te le dis cash, quand j’ai revu les rushs le soir … je me suis maudit. J’en ai même cauchemardé : un peu comme une scène à la Freddy Krueger, je me revoyais vivre la session, mais en tombant systématiquement, me réveillant dans une violence absolue. Et à peine les yeux fermés, donc encore conscient, je me replongais direct dans cette falaise de béton. Clairement, je ne le referai jamais. Mais bordel, le titre Dive avec ce spot, c’est un peu le rêve de beaucoup de gens qui filment : un putain de groupe, un putain de titre, une putain de vue.
Le soleil présent au moment des branchements de câble a laissé place à un ciel cotonneux, opaque et totalement plat. Néanmoins, vu l’ambiance du titre, pas sûr que ce changement climatique n’ait pas été une chance. L’atmosphère qui se dégagea pendant le tournage, avec cette levée de vent, faisant valser écharpes et chevelures … difficile de rêver mieux. Comme un clip, mais en live.
Après 4 prises, Dorian et Charles furent interviewés par France 3 pour raconter l’épopée qu’ils sont en train de vivre depuis leur victoire au Prix Ricard SA Live Music, pendant que le reste du staff s’apprête à descendre d’un étage pour squatter le couloir infini qui servira de prochain décor. Un endroit idéal pour y vivre quand on est misanthrope, mais il parait qu’on ne peut pas. On peut malgré tout y enregistrer de la musique les amplis à fond :)
Et pour la séance #coeuraveclesdoigts, les nominés de cette session sont:
> La direction de la Culture et Service de l’Animation de l’Architecture et du Patrimoine de la Ville de Lorient,
> Le Pôle Développement Innovation et Solidarité de Lorient Agglomération
> Et l’immense soutien (et courage!) de l’équipe technique de MAPL/Le Manège à Lorient
