LIVE REPORT PHOTO: “SOIRS D’ETÉ” 2014, JOUR 1 par Rod

Live report

Comme l’an dernier, nous avons demandé à notre collaborateur/photographe Rod de couvrir et de vous raconter (à sa manière ! ) le festival Soirs d’Eté dont nous sommes à nouveau partenaire cette année. Récit de la première soirée de concerts :

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Soirs d’Ete à la République, rebelote. L’an dernier, en guise d’inauguration, le plateau Oui FM, squattant jadis la petite rue de la mairie du IIIe, avait décidé de poser ses décibels sur la plus grande esplanade piétonne de la Capitale. Succès au rendez-vous, des dizaines de milliers de personnes avaient vibré sur Rachid Taha, Biffy Clyro, Bastille ou encore Peter Doherty. La première journée (une date supplémentaire, en fait) a confirmé l’engouement du public parisien pour ce rendez-vous estival, qui a échappé de peu à la malédiction des festivals français (en l’occurrence : des pluies diluviennes, avec un mega jackpot au Mainsquare). Ce n’était pas blindé, ce n’était pas giga blindé, ce n’était pas ultimate blindé : c’était giga + l’univers + l’infini blindé. Le groupe fautif ? Les foufous de Shaka Ponk. Les mecs ont tabassé comme des marteaux piqueurs, avec un set bien millemétré, un poil trop parfait. Mais avec une énergie tout simplement incroyable. Oh wait, y avait d’autres groupes avant.

 

 

Photo: Rod Maurice

 La véritable surprise est un duo, répondant au doux patronyme de THE DUKES. Configuration à la mode, grâce à la percée de Black Keys notamment, le tandem double chant guitare / batterie envoie du pâté dès le premier accord en quinte. On sait qu’on n’a pas à faire aux Garçons d’Hélène. Non là c’est plutôt riffs dévastateurs, disto bien grasse, un accordage sans doute en ré pour palier l’absence de basse, et des refrains qui s’imprègnent dans ton lobe occipital telle une balle qui traverse le crâne de l’enfant dans l’intro de Lord Of War (attends, le seul film de bien avec Nicolas Cage dedans, note la perf !). Ah tu trouves ça trop trash ? OK, bah Ikki dans St Seiya, quand il bousille l’esprit de ses ennemis, tu vois la métaphore ? tu l’as ? Oui ? Bah voilà, The Dukes c’est ça. Ca te pulvérise jusqu’aux tripes. Bref, c’était très bien (en gros).

 Photo: Rod Maurice

Changement d’ambiance avec CATS ON TREES, mais configuration peu ou prou identique. Un duo, l’un batteur / chanteur, l’autre chanteuse / pianiste. Il s’est fait connaitre avec le tubesque et ritournellesque Sirens Call. L’ambiance est littéralement différente de The Dukes. Tout en retenue et en pudeur, nonobstant (ouais faut le placer de temps en temps celui là, t’sé) les milliers de personnes présentes. En balançant leur hit quasiment dès le départ, inutile de te dire que le boulot était fait. Ovations sur ovations, toussa.  Alors j’pourrais faire comme l’année dernière, t’sé, quand je me suis fait incendier en donnant mon avis sur des groupes. Mais entre temps, j’ai décidé de faire pousser des tomates et des framboises à St Malo, alors je vois un peu la vie différemment, avec davantage de poney aux queues arc en ciel que des Jean-Pierre Coffe musicaux. Et surtout, en fait, mon avis on s’en tape, il ne sert à rien. En revanche, ce que j’ai vu, c’est que des gosses de  5 ans dansaient comme des fous, que les gens avaient la banane, et que les mimines clapotaient entre chaque titre. What Else ?

Photo: Rod Maurice

Clou de la soirée, du spectacle, roulement de tambours et samples à profusion, SHAKA PONK. Alors c’est rigolo, parce qu’il y a 5 ans, je les avais filmés dans leur studio à Paris, et à cette période là, personne ne pariait dessus, « dans le monde de la musique à Paris » … en gros, ce sont les gens qui décident un peu pour toi quel groupe est bon, et quel groupe ne l’est pas. Ça se traduit par « c’est bon, tu peux le passer en radio » ou « on s’en tape, ça ne ressemble à rien ». Y a 5 ans, c’était un peu le 2ème cas de figure pour ces givrés du bocal. Et puis y a cette phrase de Morphéus, grand philosophe de la Matrice, qui un jour, sortit à Néo le petit robot : « on n’est pas le meilleur quand on le croit, on est le meilleur quand on le sait ». Et j’crois que Shaka Ponk a toujours cru à fond en son projet, faisant fi des goûts aristocratiques des labels. Pis voilà, le destin, la chance, le talent, rien de tout ça, ou tout ça en même temps, va savoir … mais 5 ans plus tard, les mecs remplissent Bercy, des grandes salles, squattent les plus grands festivals … et là c’est PAF le chien. La revanche du Monkey. Et que ce soit San Goku ou Luffy, les Monkey ont toujours eu des destins de ouf. (je sais à ce moment précis, tu te demandes tu te demandes si j’ai pas trop côtoyé la chenille d’Alice en vapotant un peu trop avec elle). Mais non, chuis juste un ouf taré de la tête et je dis tout ce que mes 3 copains se racontent dans ma tête). Et le concert de Shaka ce soir, bah il était clairement taillé pour t’en prendre plein la gueule. Oh excuse hein, j’dis des grossièretés, mais appelons un singe un singe : et celui des Shaka a rempli son taff. Pour être totalement objectif, je n’ai que 2 reproches à faire à ce combo assassin : d’une part, le côté trop calibré du show. Bon y a un lightshow monstrueux, des bandes samplées dans tous les sens, alors ça manque juste à mon goût d’impro, de dérapages … mais à la limite, je l’ai déjà dit, mon avis on s’en fout. Pis ça permet au moins de voir un vrai spectacle, force est de constater que les moyens déployés sont vraiment impressionnants et colossaux. L’autre point négatif n’a rien à voir avec le groupe : mais TU ÉTAIS OÙ LE SON BORDEL ? J’veux dire, l’an dernier, sur Biffy Clyro, on a tous cru que t’étais tellement en forme que les vitres allaient exploser. Me dis pas que les riverains ont fait leur vierge effarouchées entre temps et qu’elles ont demandé de limiter les décibels ? Autant en premier rang tu te prenais des vagues de fréquences à te déclencher une grosse commission, autant 30 rangs derrière, t’avais l’impression que le son sortait d’un Ipod. Dommage, car ce genre de concerts ne s’apprécie qu’avec le bouton 11 Spinal Tap. Seuls les vrais savent.

 

Photo: Rod Maurice

Quoiqu’il en soit, la première soirée organisée par OUI FM a rempli sa mission, et bien au delà. C’était vraiment giga blindax, t’imagines même pas. Enfin si tu verras les photos, donc tu pourras imaginer.

La semaine s’annonce vraiment sous les meilleurs auspices. Stay tuned, comme on dit dans langue de One Direction Bieber.

À propos de l'auteur :
Rod

Fondateur du site du Hiboo reconnu pour la qualité de ses sessions acoustiques filmées, Rod est non seulement l'un des photographes / vidéastes de référence dans l'hexagone, mais aussi le Martin Scorsese des sessions Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2010.

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