Les Francofolies de La Rochelle, Jour #5

Live report


5ème et dernier jour de festival à La Rochelle. Le soleil est de retour et notre motivation est au top. La preuve : comme tous les matins, on se lève tôt pour aller écouter les concerts des matinales, à la chapelle Fromentin… Live report à quatre mains, encore. LaBlonde en noir, Swann en bleu.

Christine and The Queens

C’est peut-être LE concert qu’on attendait le plus et c’est un des concerts dont l’accès nous a été refusé. Faute de places disponibles. Malgré notre inscription sur une liste censée nous garantir l’entrée ce matin-là.Il parait que c’était bien. On aurait adoré pouvoir te l’affirmer et tout te raconter. Tant pis.

AuDen

J’ai une affection toute particulière pour AuDen et entre nous, j’aurais vraiment été très fâchée de le louper au théâtre Verdière, l’endroit où je le découvrais pour la première fois en live, un an auparavant. Après une énième bataille avec l’organisation du Festival on arrive à rentrer, on loupe évidemment le début (MERCI LES GENS) et c’est assis par terre, dans un couloir (notre place préférée sur ces Francos) qu’on peut apprécier vingt minutes du concert. Depuis sa sortie du Chantier des Francos, AuDen a fait du chemin. Ce n’est plus le chanteur timide qui chante seul avec sa guitare. Cette fois, il est entouré de musiciens qui permettent de donner une dimension plus planante et dynamique à ses mélodies originellement doucereuses et posées.

Pierre Lapointe

On a aimé passionnément son concert à la chapelle Fromentin de La Rochelle, donné dans le cadre des Matinales des Francofolies. Du coup, on redoutait un peu d’être déçus par le concert en formation lourde, comprenez avec des musiciens à ses côtés, dont on redoutait qu’il ne conduise à la disparition de la vague d’émotions brutes et denses qui avait submergé son concert intimiste dimanche matin.

A peine arrivé sur la grande scène de Saint Jean d’Acre, dans son sublime costume lamé or, Pierre Lapointe rend hommage à Jean-Louis Foulquier et à la ville de La Rochelle car sans eux, précise-t-il, les Francofolies de Montréal n’auraient jamais existé. Le québécois enchaîne ensuite les titres qui prennent une autre couleur que leur version acoustique entendue dimanche. Plus d’énergie, le voilà d’ailleurs qui danse, joliment.

Beau moment.

François and the Atlas Mountains

La vérité, en vérité, la vérité… c’est que j’avais un peu peur de l’accueil qui serait réservé à Francois and The Atlas Mountains sur la grande scène de Saint-Jean d’Acre. Entre les garçons de Domino Records aka « le label Premium garanti sans faute de goût » et Stromae, il y a deux trois planètes pour ne pas dire une galaxie de différence. Heureusement, François et ses rocs, la scène, ils maîtrisent et ils savent comment embarquer un public en quelques chansons pop tribales et quelques pas de danses (ces garçons ont une façon féline de bouger, c’est incroyable) . Résultat : à la fin du concert, les 15 000 personnes (toujours selon les Francos) sont en transes. Tonnerre d’applaudissements. Qu’est-ce qu’ils sont forts.

AuDen (acte 2)

 

 Une habitude sur la grande scène : entre deux artistes, les Francofolies invitent un artiste à assurer la transition pendant le changement de plateau. D’habitude, c’est un artiste de la saison en cours du chantier des Francos qui s’en charge, cette année ce sont des anciens. AuDen, introduit par son « prof » Philippe Prohom, est invité à chanter deux titres devant 15 000 personnes selon les Francos (20 000 selon moi). Dans le public, on entend des personnes entonner le refrain de « Pour Mieux S’Unir » : frisson. A noter que l’artiste a été l’un des rares à remercier les intermittents. On dit ça comme ça.

Renan Luce

C’est un peu l’archétype du gendre idéal, Rénan Luce. Tout sourire il arrive sur la scène de Saint Jean d’Acre armé de sa guitare et de sa bonne humeur habituelle et il enchaine les tubes. Car oui, au cas où on l’ait oublié (je confesse que c’est un peu mon cas) Renan Luce, sur ses trois albums, a accumulé pas mal de tubes qu’on se plait à retrouver ce soir, aux côtés des titres de son nouvel opus. Quand retentissent les titres phares de cet artiste dont le coefficient sympathie crève le plafond (« Appelle quand tu te réveilles », « Repenti », « Les voisines »…), le public chante avec lui et danse, aussi.

Joli.

Gaëtan Roussel

Pour reprendre les mots de Ben Mazué : « il y a des légendes qui ne vous touchent pas ». Je sais que Gaetan Roussel est un grand de la chanson française mais comme il n’a jamais vraiment fait partie de ma culture musicale (c’est une grave erreur que je vais tenter de réparer), je suis une fois de plus restée sur le bord de la route. Et je suis nulle en auto-stop. Ceci dit, j’admets que le garçon est assez formidable sur scène. Une énergie incroyable et communicative. Le public est déchaîné en quelques minutes et la communion entre l’artiste et Saint-Jean d’Acre est totale. Impressionnant.

Stromae

C’est bouche bée que l’on sort des trois titres autorisés à la photographie sur le concert de Stromae, un peu sonnés aussi. Parce que c’est sur les chapeaux de roue que l’artiste a choisi de commencer son set, parce que pour l’occasion le son a été poussé à son maximum et surtout, surtout, parce qu’on s’est pris une claque d’anthologie depuis le photo pit d’où l’on a joui d’une vue imprenable sur la foule. Impossible de distinguer vraiment des individus dans cette masse mouvante qui vibrait à l’unisson hier soir, pour le concert de cloture de cette édition 2014 du festival des Francofolies de La Rochelle : les 15 000 personnes présentes bougeaient comme un seul homme, scandant les paroles en s’époumonnant, mimant les gestes dictés depuis la scène par Stromae qui, il faut le dire, s’est dépensé sans compter. Mise en scène, costumes, énergie, rien à redire. On en prend plein les yeux et les oreilles.

Mêlant titres de son dernier album qui a connu le fulgurant succès que l’on sait et ceux de « Cheese », premier opus injustement passé plutôt inaperçu au moment de sa sortie, Stromae signe un show impeccable, comme on pouvait s’y attendre de la part de cet artiste surdoué qui ne semble laisser aucune place au hasard. Tout est millimétré, carré. Plus-que-parfait. On oserait bien un « trop lisse » mais, franchement, ce serait chipoter.

En savoir plus sur François & The Atlas Mountains :