Les Francofolies de la Rochelle, Jour 1 !

Live report

Hier mercredi, premier jour des Francofolies et lancement officiel de notre carte blanche sur le blog Ricard S.A. Live Music. L’occasion pour Swann et moi de revenir quotidiennement sur notre périple musical tout au long du festival, billet écrit à quatre mains, Swann en bleu et moi en rouge.  Démarrage en beauté avec une programmation qui, dès le début, a tout pour plaire au plus grand nombre. Des scènes « découverte » au plateau géant des têtes d’affiche de Saint Jean d’Acre en passant par la scène indé de Not Ze Francos, il y en a pour tous les goûts !

We Were Evergreen

Début de festival avec We Were Evergreen au théâtre Verdière. Le groupe qui fait partie de la sélection 2012 du chantier des Francofolies livre sa pop créative où les percussions obsédantes habillent les  ritournelles parfaitement ciselées.  A coups de refrains entêtants et d’espièglerie bien sentie, le groupe s’impose comme le remède idéal à la mièvrerie musicale  trop souvent associée à la toy music. Osant les outros électro à la fois planantes et tribales, We Were Evergreen réussit le pari de jouer la carte de l’exploration musicale tout en  restant accessible. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas et  participe activement,  visiblement sous le charme des compositions autant que sous celui des effets de mise en scène.  A suivre de près. Indiscutablement.

 Imany

Ensuite direction Saint Jean d’Acre pour l’ouverture de la grande scène avec le concert d’Imany. Mission ardue  s’il en est : mettre en condition un public qui s’installe tout juste mais  Imany s’en sort haut la main usant de sa voix chaude et de  sa gestuelle féline pour inviter le public , peu réactif au départ, à participer. Qu’elle serve  ses propres morceaux (« You will never know »…) ou  qu’elle  livre  sa  propre version de tubes mythiques (« Bohemian Rhapsody » de Queen) la belle Imany déploie des trésors d’énergie et  envoûte littéralement l’auditoire. Sa pop soul racée  s’avère être une parfaite entrée en matière  pour la grande scène.

Julien Doré

Autre  tempérament ensuite avec Julien Doré. Passé maître dans l’art du jeu de scène  grandiloquent, Julien entre en scène fidèle à lui même, chevelure au vent, tout de noir vêtu et, nouveauté, les yeux maquillés. Parfaitement à l’aise avec son image de chanteur de variété décalé il prend un plaisir évident  à surjouer les émotions et s’amuse franchement avec le public à qui il n’hésitera pas à tendre le micro (aïe), déclenchant un fou rire général (lui y compris). Tour à tour interprète, chorégraphe et acteur,  il ne recule devant rien pour faire le show . Pluie de paillettes et jeté de confettis argentés : rien n’est too much et on en redemande.  Tour à tour poignant  avec ses titres mélancoliques (« Bleu canard »…) et électrisant avec ses tubes repris  avec ferveur par un public réunissant bon nombre de fans (« Kiss me forever », « les limites »…) Julien Doré a confirmé sa réputation d’irréprochable performer. On en redemande.

Brigitte

Au déjanté Julien (a)Doré, succèdent Brigitte. Féminité, sensualité et douce provoc’ sont au rendez-vous ! Brigitte, c’est la reprise « Ma Benz » de NTM en mode sexy, mais c’est surtout un univers à part entière fait de paillettes, de longues robes et de chansons de filles. Forcément, on adhère.

Sur scène, le set est plus que bien ficelé. Il n’a pas énormément changé depuis le début de la tournée des filles. Les musiciens semblent toujours tout droit sortis de l’Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Les chèvres sont toujours bien présentes sur scène. La nouveauté : c’est la présence d’Ornette au clavier. La joyeuse troupe commence par « Après minuit ». Les deux filles de Brigitte, comme à leurs habitudes, entre sous de grandes capes noires pour. Vu comme ça, ça fait flipper. Mais, elles font tomber le costume de Jedi dès la fin du premier morceau pour dévoiler leurs longues robes à paillettes argentés. « Cœur de chewing-gum », « La vengeance d’une louve », « Je veux un enfant »…Brigitte chante les femmes pour les femmes…mais ce qui est magique avec elles, c’est que même les garçons les aiment !

Mrs Good

En ouverture de la soirée Not Ze Francos au Casino Barrière,  Mrs Good se produit devant un public comptant de nombreux fans qui reprennent le refrain et dansent sur les morceaux. Le lauréat du concours « Lance toi en live 2012 » organisé par Ricard S.A. Live Music a séduit l’assemblée avec son pop rock habité, illuminé par d’élégantes harmonies vocales. S’imposant comme un véritable remède à l’ennui musical, les garçons changent de poste régulièrement et livrent des  compositions  parfois déstructurées.  Ruptures de rythme, changement de  tempo au sein d’un même morceau, explosion rock qui vient réveiller un titre aux accents folk sont autant  d’atouts  faisant de Mrs Good  un des groupes les plus  prometteurs de la scène inde actuelle.

 Housse de Racket

C’était la centième date de leur tournée. Forcément, les mecs de Housse de Racket était plus que remontés. Devant un public jeune et déjà conquis, Pierre et Victor parcourent leurs deux albums, « Forty Love » et « Alesia ». Sorti l’année dernière, le deuxième album avait pris les fans à contre-pied. Changement de direction musical qui n’est pas sans nous déplaire. La patte de Zdar se fait sentir plaçant Housse de Rocket dans le sillage de Phoenix. Sur scène, le groupe chauffe le public à blanc à coup de longues intro irrésistibles, ou guitares tutoie synthé pesant. « Oh Yeah » fait bondir les spectateurs, « Des hommes et des femmes » les fait crier et hurler. « Château » les fait planer. Set percutant et ravageur, des tubes en pagaille d’une efficacité rare, Housse de Racket assure !

Stuck In The Sound

Punk is not dead ! Stuck in The Sound en est la preuve. Certes, le punk-rock n’est pas du tout la culture musicale française, mais ce groupe-là a tout de même de sérieux arguments pour faire changer la donne. Le quatuor parisien en est déjà à leur troisième album, et ils étaient attendus ce soir au Casino Barrière. Ils n’ont pas déçu. La fougue des musiciens, la présence scénique de José et la puissance tubesque des morceaux sont d’autant d’ingrédients qui font que la sauce prend plus que bien. Un rock incisif, des riffs saignants accompagnés d’un chant racé, Stuck In The Sound offre un set incandescent durant lequel il se baladera entre la pop chatoyante et le punk mordant. Sur scène, « Stuck » (pour les intimes), c’est tout simplement monstrueux.

 Fin d’une première journée riche en émotions.

La suite demain, même heure, même endroit…