Rappel des épisodes précédents : notre tournée de proximité à la rencontre des finalistes du Prix a débuté voilà presque une semaine. A quelques jours de la ligne d’arrivée, l’équipe de tournage s’est envolée hier pour Bordeaux avec dans ses bagages des poneys pornos, de la hot wave, un champion de tennis d’Irlande du Nord et un bout de banquise. Vous ne comprenez rien à cette introduction ? Okay, on rembobine la sixième journée.

Tout a débuté à 10H00 du matin, la tête au fond du slip (pour ceux qui en mettent), porte Maillot à Paris après que l’on ait fini la veille avec Parc à 1h du matin. Au programme aujourd’hui, de la route. Beaucoup de route. Presque 600km pour rejoindre Bordeaux où nous attendent les membres de Banquise qui nous ont fixé rendez-vous dans un bar pour nous faire découvrir cette chaleureuse cold-wave, qu’après quelques heures de route et dans un éclair de génie (tout est relatif) je transformerai en « hot wave », pas peu fier de ma trouvaille journalistique. Bon, ce qu’on oublie souvent de dire à propos de la vie en tournée, c’est que la route use les neurones et que la moindre blague stupide peut vous occuper pendant 200km. Ainsi un passage par Poitiers donne lieu au pire jeu de mot jamais publié sur Twitter :

 

(Apparemment les gens du Futuroscope n’ont pas goûté notre humour…), tout de suite suivi du deuxième pire jeu de mot jamais publié sur Twitter:

 

et tout cela alors même que j’essaie d’écrire le report de la veille sur mon laptop au fin fond du camion alors que Rod Maurice, victime d’un manque de sommeil flagrant, hurle qu’il souhaite devenir un réalisateur porno avec des poneys en guise d’acteurs. On vous laisse imaginer la scène (celle de notre équipe dans le van hein, pas celle du film de Rod). Bref. A l’approche de Bordeaux, on en profite aussi pour refaire le match des épisodes précédents avec un début de classement entre les quelques finalistes déjà rencontrés. Les avis divergent (sic) mais un semblant de podium semble se dessiner. Pour plus d’informations sur ces résultats encore officieux (et non définitifs), merci de nous envoyer un mail à corruption@Prix.Ricard.live.biz.

Pendant ce temps, dans le van:


collectif du même nom qui s’est depuis quelques années imposé comme l’une des meilleures pépinières françaises avec des groupes comme Crane Angels, Petit Fantôme ou Botibol. Bon bref, si vous pensiez que la mairie d’Alain Juppé en était encore à faire trembler ses murs au fond d’un best-of de Noir Désir, vous vous mettez le doigt dans la prise jusqu’à l’omoplate (euh). Derniers nés de cette scène bordelaise bouillonnante, Banquise donc. Un groupe « né dans la torpeur d’un hiver océanique » voilà 2 ans et demi et qui se démarque des autres promesses locales par une électro-pop glacée et des voix hautes perchées. Qui rappellent parfois Jimmy Sommerville (les plus vieux comprendront, les plus jeunes n’ont qu’à cliquer sur Google). Contrairement à ce qu’ils racontent, les membres du groupe ne se sont pas rencontrés sur Meetic. A l’origine, c’est le groupe du leader Johan, qui après avoir rencontré Seb, Manu et Jeff a décidé de donner une nouvelle dimension à ce projet chaud comme la braise. Le lieu choisi pour la session, Paul’s Place, a de quoi faire claquer les yeux ; le bar en question est tapissé du sol au plafond de tableaux du 19ième siècle et c’est donc dans une ambiance cosy avec tapis et statuettes miniatures des nains de Blanche Neige que débute le morceau People Under the sun, extrait de leur premier EP. Un morceau lent, à la limite du slow congelé. Pourquoi avoir choisi People Under the sun alors que 1. on est en hiver et qu’il pleut comme vache qui pisse et 2. le groupe dispose de titres beaucoup plus catchy ? Parce que Banquise avait envie de s’adapter au format session en adaptant le morceau à l’exercice. « C’est une prise de risque », disent-ils, pour se démarquer. Amis lecteurs, levons-nous, applaudissons des deux mains et passons au paragraphe suivant.

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Sans dire, dans un abus de jeu de mots condamné par la convention de Genève, que People in the sun soit « la partie émergée d’une flopée de titres enfouis sous la glace », avouons que cela fait son petit effet. La session et les portraits pliés, direction un pub pour la séquence interview, non sans avoir rigolé ensemble de quelques blagues inavouables ici même et que vous pourrez peut-être un jour retrouver dans l’anthologie expurgée des meilleurs souvenirs du Prix Ricard S.A. Live Music. N’empêche. Si vous nous suivez depuis le début, il ne vous aura pas échappé que j’ai précédemment perdu mon salaire sur un stupide pari avec Adrien Marchand, boss du Prix, après avoir lamentablement foiré 3 parties de ping pong après notre session avec Monterosso. Bien. Après avoir appris la veille que ledit Adrien avait fait Tennis Etudes (déjà un signe que pour moi c’était perdu d’avance), j’apprends ce soir sur le route de l’hôtel qu’il a également été champion de tennis en Irlande du Nord à l’âge de 11 ans ! A ceux qui croient encore que le Prix Ricard S.A. Live Music est truqué – si si, il y en a – je leur conseille vivement de plutôt s’énerver sur cette autre véritable injustice, en souhaitant comme moi, au moment de finir cet article, que notre supérieur hiérarchique soit agressé dans ses rêves par les poneys pornos de Rod…

La fine équipe !
La fine équipe !

Et c’est donc sur cette image terrifiante à mi-chemin entre 30 millions d’Amis et Jacquie et Michel que se conclue cette sixième journée. Au programme aujourd’hui : une session avec les autres bordelais de Cliché. Je vous laisse, je vais faire le tour du pâté de maison en courant pour m’ échauffer, une tournée du Prix Ricard S.A. Live Music, c’est plus que jamais un sport de combat.


Trois questions à Banquise


Qu’attendez-vous du prix Ricard S.A. Live 2014 ?

Le groupe : L’accompagnement, l’expérience d’une tournée et les concerts proposés par le Prix. Mais aussi l’attaché de presse engagé pour défendre notre musique, parce qu’à notre stade on dispose d’un petit réseau mais ce n’est pas suffisant. Evidemment c’est indispensable d’être actif sur les réseaux sociaux en tant que groupe, mais on a besoin d’une plus grande visibilité.

Admettons que demain – pas de bol – vous vous séparez et arrêtez votre groupe, pour quel autre voteriez-vous parmi la liste des dix finalistes ?

Le groupe : Bloum, leur session est superbe. Et puis il y a aussi la « connexion bordelaise » avec Cliché ou I Me Mine (qui sembleraient être en fait toulousains, NDR) et qui sont soutenus comme nous par le Krakatoa (LA salle de la ville reconnue pour son travail d’accompagnement auprès des jeunes artistes, NDR).

Sans modestie mal placée, est-ce votre argument choc pour séduire le jury ?

Le groupe : Notre univers. Faut savoir qu’on avait quasiment trouvé notre son avant même de comprendre notre univers ; c’est un son particulier, avec une part de soul couplé à des choses plus rock et électroniques. Et l’autre gros point, c’est qu’on adore composer. On a d’ailleurs plein de morceaux qu’on aimerait sortir, mais le mastering, le mixage, tout cela coûte pas mal d’argent, et c’est l’une des raisons pour lesquelles on aimerait bien être lauréat du Prix cette année.