Sur ce deuxième opus, St Vincent devrait rallier tout le monde à sa cause via des chansons aux constructions passionnantes (« The Neighbors »), aux instrumentations richissimes (« The Bed »), à la voix d’une douceur exquise (« The Party »). « Actor » est ainsi un disque qui peut se revendiquer de tous les courants piochant dans la folk classique comme chez des groupes de la trempes d’Arcade Fire, n’hésitant pas à faire rugir des sonorités plus extrêmes (la fin de « Actor Out of Work », et l’incroyable montée en puissance de « Black Rainbow ») et à produire des sucreries pop qu’on laisse longuement fondre sous la langue (« Laughing with a Mouth of Blood »).
Rien ne semble exclue pour Annie Clark, même pas de produire une chanson quasi dansante comme « Marrow » avec ses sonorités étranges sorties tout droit de chez Nine Inch Nails. Là encore les thématiques de la pureté et de la noirceur s’opposent dans un duel qui ne laisse pas la place au manichéisme ; tout s’entremêle dans un tourbillon dont il me paraîtrait malhonnête de prétendre sortir indemne.
Comme beaucoup de chef d’œuvre qu’on ne sait comment aborder, il m’aura fallu du temps pour écrire sur St Vincent, pour trouver les mots justes, mais je suis ravi d’enfin publier cette chronique sur « Actor » un des disques qui ne me quittera pas en 2009.
Note : 9/10