Nouvelle tête dans le jury : Pierre Alberici du Confort Moderne

Le prix

Qui de mieux qu’une personne travaillant au quotidien avec des artistes émergents pour intégrer le jury du Prix ? Les bons conseils du lundi c’est avec Pierre Alberici, chargé d’accompagnement au Confort Moderne !

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Coucou Pierre, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire partie du jury du Prix Ricard S.A Live Music 2016 ?

Alors il y a plusieurs éléments : je connais pas mal de groupes qui ont participé au Prix ou à la Tournée Ricard S.A Live Sessions, comme Colours in the Street ou Jabberwocky. J’étais donc curieux de voir comment les choses se déroulaient depuis l’intérieur, comment se construisait le Prix ! De plus, ce type de dispositif permet d’avoir un bel aperçu du paysage des groupes en développement en France à l’heure actuelle. C’est très intéressant de voir comment les pratiques et les esthétiques évoluent et surtout ça permet à une structure comme celle dont je fais partie, le Confort Moderne, d’adapter et de faire avancer ses pratiques d’accompagnement en fonction des éléments constatés.

Quelle est selon toi la spécificité du Prix par rapport à d’autres dispositifs « jeunes talents » ?

Au-delà du fait que ce soit le meilleur, grâce à son équipe (rires) : vous faites du 360 et je trouve ça super intéressant pour les groupes car ceux qui bénéficient de l’accompagnement proposé par Ricard S.A Live Music peuvent être sensibilisés à tous les maillons de la chaîne dans la structuration de leur projet. C’est ce qui démarque le Prix de l’approche classique des tremplins en France. Aussi, le système de vote faisant appel au public est un bon point car il responsabilise les candidats sur l’aspect comm’, il les oblige à mobiliser leur fanbase, ce qui est formateur même si ce n’est pas le genre d’exercice que les groupes apprécient forcément !

Quel est le critère déterminant qui influencera ton choix parmi les artistes postulant au Prix ?

C’est une vaste question : le premier élément est d’ordre artistique, je m’intéresse au fait que l’artiste puisse t’immerger dans son univers. Il y a aussi la capacité de cet artiste à se projeter, à être proactif par rapport à son projet, c’est-à-dire qu’il aura déjà identifié ce qu’un professionnel ou un dispositif comme le Prix pourra lui amener, ou pas d’ailleurs. Personnellement je suis plutôt de l’école qui dit qu’il n’y a pas forcément besoin d’un professionnel à tout prix, que filer les clefs à un manager pour qu’il fasse les trucs à la place du groupe n’est pas une solution miracle. Pour moi l’artiste reste au centre, les dispositifs servent à accélérer le processus mais ils ne doivent pas créer de dépendance. L’artiste doit s’être informé sur ce qui existe aujourd’hui pour l’aider mais ne doit pas miser sa réussite uniquement là-dessus.

La question inverse : quel est selon toi le pire carton rouge à éviter à tout prix… ?

J’estime que le candidat doit être capable de ne pas « mimer » un univers artistique mais bien de se le réapproprier. Il ne faut pas se contenter de reproduire ses influences sans se les réapproprier. C’est là que se fait la décision et on sent rapidement la différence entre ceux qui ont réussi à se rapproprier des influences musicales et ceux qui sont dans une sorte de copie. Pour ceux-ci c’est rédhibitoire et au final, il y n’a qu’un seul lauréat.

Et pour finir : si t’étais un artiste, tu serais qui ?

Je vais donner une réponse d’élitiste de m**** mais je pense que je serais David Lynch. C’est quelqu’un dont j’aime la musique mais aussi les films. Il se trouve que c’est aussi ce que ma structure défend : la transdisciplinarité, une chose à laquelle je suis très attaché.


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Clipping – Air ‘Em Out

Speaking Gently

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