Rien de plus gratifiant pour une équipe à la recherche de jeunes talents, d’avoir vu le potentiel d’un jeune groupe de Niort, devenu en 4 ans une incroyable machine de guerre sur scène…

C’est l’histoire que je vais te raconter, celle qui réunit Ricard S.A Live Music et Colours In The Street.Jadis, le prix Ricard S.A Live Music (qui ne s’appelait d’ailleurs pas encore ainsi !), c’était une aventure un peu à l’arrache. On partait à deux, on avait 2/3 micros cravate, et on traversait en long, en large et en travers la France pour filmer des groupes motivés. Il y eut cependant une année assez particulière. En l’an de grâce 2012, nous avions apprécié un quatuor fort sympathique, répondant au doux patronyme de Colours In The Street. Super jeunes, un sens quasi inné de la mélodie accrocheuse, une voix déjà bien en place, singulière, rappelant Two Door Cinema Club … on les voyait déjà partir en tournée avec nous.

 

MAIS.

 

Le concours était strict, et aucune exception n’était possible : tous les membres devaient être majeurs. Or, Alex, le chanteur, n’avait que 17 ans ! On avait tellement été bluffé qu’on avait décidé, hors concours du prix, d’aller malgré tout à Niort pour leur faire une session « CONSOLATION » dans un musée avec plein d’animaux empaillés. Ils avaient joué, sans fioritures, l’un de leurs futurs tubes : Triangle. Une acoustique merveilleuse, une fragilité certaine, enfin bref, un M*******ING tube quoi. L’année suivante, le groupe répond désormais à nos critères. Les règles se sont endurcies, mais cette fois-ci c’était la bonne : le groupe a remporté le prix. Entre-temps, Alex avait pris plus de 20 cm, tous avaient tellement changé ! Quand je te dis qu’on les a connus au format poussin, ce n’est pas une blague.
À la différence de beaucoup de concours / tremplins, Ricard S.A Live Music reste toujours en contact avec les lauréats. On a donc suivi leurs aventures au fil de ces dernières années : la sortie d’un album (Royaume), des dates à la pelle, une signature éditions chez Because (excusez du peu), un répertoire taillé pour faire hurler les groupies, une présence scénique extraordinaire, la réalisation d’un clip live à l’auditorium de Poitiers, une visite ensemble dans un cash pour récupérer des jeux NES … dernièrement, ils ont commencé à conquérir l’Asie en jouant notamment en Corée ! Et ils ont tapé dans l’œil (et surtout les oreilles) d’un label local qui leur permet désormais de distribuer – en digital – leur premier opus ! Donc forcément, quand on a su qu’ils faisaient la première partie de Puggy à l’Olympia – là aussi, il y a une très grande histoire d’amour entre Puggy et nous depuis 2011 !!! – on voulait marquer le coup.

Il est 18h et des brouettes. Le groupe stresse. Ils ont eu beau jouer en Asie devant des dizaines de milliers de personnes, l’Olympia reste l’Olympia. Cette salle mythique, qui a vu sa scène foulée par les plus grands noms de la chanson française, par les plus grandes stars internationales … et puis cette devanture. Voir son nom marqué, à la vue de tous. L’émotion est palpable. Ils n’ont que 30 minutes pour convaincre des fans qui sont venus pour Puggy … à ce moment précis, je retrouve mes p’tits gamins protégés d’il y a 5 ans. Mais une fois monté sur scène, le trac disparaît pour laisser place à un mini show taillé pour en foutre plein la tronche. Triangle en ouverture, dans sa 10ème version revisitée (la meilleure à ce jour) met les choses en place, et les fans de Puggy se laissent emporter en moins de 4 mesures. Ça joue précis. Ça chante bien. Le BPM est calibré pour un « bouge ton boule » en règle.

MAIS. 

 

La vraie surprise de ce soir – y compris pour moi – c’est que les 2 derniers titres sont chantés … en français ! AH oui, j’ai zappé ce détail, même si l’allusion avec Two Door Cinema Club était un indice : jusqu’à maintenant, Colours In The Street = textes en anglais. Et le deuxième effet « kiss cool » et non des moindres : c’est qu’Alex a réussi l’exploit d’allier les lignes vocales mélodiques anglo-saxonnes avec des textes en français. Le mélange improbable, digne d’une alchimie réussie, qui prend aux tripes.
 
Le groupe part sous un déluge d’applaudissements. En loges, le débrief, la joie, l’énervement d’une corde de guitare désaccordée d’un 1/16e de ton que personne n’a entendu, ou encore les félicitations de Puggy … le seul regret ? 30 minutes c’est un poil trop court, confie Alex.
Sur le chemin nous menant devant l’Olympia afin d’immortaliser leur trombine avec l’enseigne illuminée, j’en profite pour tirer des infos sur l’avenir du groupe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas l’intention en 2017 de chômer : une nouvelle tournée en Asie (mais cette fois-ci, la Chine !), des dizaines de titres déjà écrits, un deuxième album en préparation et deux évolutions majeures à venir : l’apparition des textes en français et une prod’ plus électro.

 

Autant le dire, les petits Niortais devenus grands sont l’une de nos plus grandes récompenses. Qui nous motive, chaque année, à trouver des projets singuliers, pas forcément facilement casables en radio ou télé, mais qui à nos yeux, méritent d’être écoutés. Et on est vraiment contents de leur parcours accompli <3
 
Je pourrais bien évidemment te parler du concert de Puggy, parce que là aussi, en terme d’histoire d’amour, d’anecdotes folles … (j’avais découvert le groupe en 2008 en tant que première partie de Pascale Picard … à l’Olympia !!!). Ce que je peux te dire en revanche, c’est que le concert était juste FOU, FOU, FOU. Mais comme tu t’imagines même pas si tu n’y es pas.
Un son dingue et ultra précis, des tableaux lumières absolument prévus pour que chaque fovéa soit imprégnée à vie d’un souvenir sublimé, une ambiance incroyable (la dernière fois que j’ai senti le sol bouger comme un trampoline avec une violence, c’était de mémoire en 2009 ou 2010 pour un concert d’AQME), une setlist parfaite (bon, on va se l’avouer entre nous, mais « Goddess Gladys » est pour moi LEUR meilleur morceau <3). On n’oublie pas, sur « When You Know », l’apparition du charismatique trompettiste Ibrahim Maalouf. On n’oublie pas ce passage incroyable où l’Olympia a chanté « Colors ».
 
Puggy, aussi star en Belgique que peut l’être Biffy Clyro en Écosse (Biffy qui jouait d’ailleurs le jour précédent à l’Olympia) pourra toujours compter sur sa fanbase française pour des concerts bouillants. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Romain, Ziggy et Matthew hier ont reçu à la hauteur de leur générosité.
 
Bon tu as compris, ça ressemble à un publireportage, mais en fait non. C’était pour moi plus qu’un concert : c’était l’occasion de voir des musiciens devenus copains s’éclater sur l’une des salles les plus emblématiques de la capitale.

 

Photos et texte: Rod