Une édition du Prix Ricard S.A Live Music, c’est beaucoup de notes, un peu de calcul mais aussi quelques chiffres à retenir. En attendant que I Am Stramgram, Lauréat 2016, ne remette les pendules à leurs places, nous avons joué au boulier chinois et compilé quelques-unes des statistiques les plus improbables de cette édition. Et non, ce qui suit n’est pas réservé qu’aux fans de « math rock ».

142.165

Si les 1.095 groupes candidats pour le Prix 2016 constituent déjà en soi un chiffre édifiant, un autre permet encore mieux d’apprécier l’engouement du public pour l’édition. 142.165, c’est précisément le nombre de votes des internautes pour les groupes de leur choix. Pour mieux se rendre compte de l’afflux de visiteurs, c’est un peu comme si tous les habitants de la région des Hautes-Alpes s’étaient donnés rendez-vous sur http://www.ricardsa-livemusic.com pour choisir l’heureux élu. Evidemment, ce chiffre ne tient pas compte des mystérieux votes-fantômes venus massivement d’Inde. Message à l’attention des groupes : inutile d’embaucher des sociétés de service pour truquer les résultats avec des robots, le Prix est scruté à la loupe par notre huissier de justice Maître Gims…

11

C’est le % de filles présentes cette année dans les candidats inscrits au Prix. Un chiffre en baisse de 2% par rapport à l’édition passée, qui nous inquiète un peu. Comme dirait l’autre : où sont les femmes ?

1

La véritable info à retenir côté linguistique, c’est le fait qu’un groupe déclare chanter intégralement en… yaourt. Pour ceux qui ne connaitraient pas cette expression, il ne s’agit évidemment pas de brailler avec un pot de Bifidus Actif dans la bouche, mais dans une langue qui n’existe pas à base de « da da da » et de « tou tou tou ». Bon, remarquez, certains ont quand même réussi à faire carrière là-dessus…

5

C’est l’ancienneté moyenne des groupes inscrits en 2016. Un chiffre qui traduit bien la professionnalisation croissante des participants, ainsi que leur envie de faire « carrière » en résistant à la tentation d’un CDI d’expert-comptable à Vesoul (PS : si tu es musicien-expert-comptable à Vesoul, BRAVO).

51

Confirmation de l’expérience grandissante des groupes inscrits avec cette donnée statistique non négligeable : plus de la moitié déclare avoir au moins déjà sorti un album. Ce qui n’est pas rien quand on imagine toute l’énergie nécessaire pour supporter la présence de la nana du bassiste (vous savez, celle qui a un avis sur tout) pendant toutes les sessions d’enregistrement.

98

Montre-moi quel réseau social tu utilises, et je te dirai qui tu es… bon en l’occurrence, tous les groupes ou presque (98%) sont sur Facebook. Un chiffre qui écrase Twitter (40%) et tous les autres concurrents. On se permettra néanmoins de rappeler aux 78% heureux possesseurs d’un compte Soundcloud que la plateforme est nettement moins utile pour vendre sa musique que Bandcamp (seulement 29% des inscrits). Faut-il en conclure que vous n’aimez pas l’argent ?

76

C’est l’une des statistiques les plus étonnantes de cette édition : de nombreux groupes ont plébiscité Radiohead comme l’influence majeure de leurs musiques. A priori, on n’a rien contre ces Anglais déprimants emmenés par un leader épileptique (#Oups), mais il est tout de même étonnant de retrouver en haut des charts un groupe ayant débuté sa carrière en 1993. Encore plus surprenant : aucun des groupes cités n’est issu des années 2010 ! Derrière cette tendance à la nostalgie, quelques perles orthographiques comme « Marvin Gay », « Bon Hiver » ou encore « Marron Five » iront certainement grossir les rangs d’un Tumblr obscur de la toile.

5

Si la majorité des groupes préfèrent faire « poum tchak » que « yo » (traduction : plus de formations rock que rap), on peut néanmoins s’étonner de la faible proportion de machines dans les formations : seulement 5%. Mention spéciale au groupe qui déclare utiliser un Alien comme instrument. C’est quoi au fait ? Une boite à rythmes Roswell-TR-808 ? Tu tapes dessus comme Philippe Lavil sur des bambous ?

31

Un groupe c’est évidemment ses musiciens, mais c’est aussi son entourage. Et c’est un peu comme la bonne vieille blague : sans gens compétents autour de ton projet, c’est un peu « pas de bras pas de chocolat ». 31% des groupes déclarent ainsi avoir un manager pour défendre leurs intérêts ; un chiffre éloquent qui témoigne encore une fois d’un souci essentiel : pouvoir se concentrer sur la musique en laissant un professionnel s’occuper de votre développement. En revanche, spéciale dédicace à l’infographiste qui a placé un volant entre les mains du tourneur : c’est bien connu, le tourneur c’est le mec qui tourne pendant trois plombes dans le quartier pour garer le van de 6 mètres pendant que le groupe fait connaissance avec ses fans. Ah ah !

230

Les complotistes en auront encore pour leur argent : oui, une majorité de groupes vient de l’Ile-de-France, ce qui somme toute n’a rien d’étonnant au regard de la concentration de population dans cette région où le temps est pourri et où les gens font la tronche à cause des appartements qui coûtent un bras. Cette année encore, ça n’a pas empêché Bordeaux de gagner la partie puisqu’avec 36 groupes inscrits, la ville de la chocolatine (faites les taire) se classe juste derrière la Capitale… et c’est de là-bas que sont issus 3 des finalistes, dont le Lauréat, I Am Stramgram.