Laurent Lamarca – Chronique de l'album Nouvelle fraîche

Chronique

Photo: Rod Maurice (Ricard S.A Live Session – 13/02/2013)

On avait découvert Laurent Lamarca lors de sa sélection au Fair 2012, et on avait alors succombé à son premier EP. Il avait alors été notre Artiste Fair du Moment puis nous l’avions invité sur une Ricard S.A Live Session à la Flèche d’Or. Mais depuis quelques semaines, c’est « Nouvelle fraîche » son premier véritable album qui tourne sur notre platine. Première constatation factuelle, on retrouve dessus les cinq titres qui composaient l’EP (notamment l’énorme single « J’ai laissé derrière moi ») sans que l’on puisse distinguer les nouvelles chansons des anciennes. Car il y a chez Laurent Lamarca un univers à la fois vaste et défini, où tout est possible tout en restant facilement identifiable. Il s’agit d’une chanson française polymorphe qui aime s’exprimer sous toutes les formes.

On retrouve ainsi Laurent Lamarca successivement en solo tout au long de ballades folk poignantes (« La Main »)  ou entouré de son comparse Victor – avec qui il jouait déjà dans un groupe de rock à l’époque où il habitait Lyon – pour des morceaux plus riches, plus dansants, plus entrainants (« Garçon Sauvage »). Ça virevolte entre l’épure et des morceaux très arrangés. L’electro prend parfois le pas ou, au contraire, reste en retrait ; les guitares se montrent peu, mais s’avèrent toujours présentes comme une réminiscence d’une adolescence passée à écouter de la Noise. C’est de la vraie chanson française respectueuse de ses aînés, et, en même temps, c’est une musique assez moderne.

« Nouvelle fraîche » laisse apparaître un musicien avec une véritable histoire, avec plein de souvenirs et d’expériences. Il y a beaucoup de « Je » dans ce disque, mais ce n’est pas toujours le « Je de Laurent ». Il intègre tout son monde dans ses chansons et se met souvent à la place de ses proches ou des gens qu’il croise. A ce titre, on retrouve en fin d’album la très belle « Autour de moi » où il raconte la confrontation entre son grand-père et la mort.

De par son passé de rockeur, et parce qu’il a aussi écrit pour les autres, Laurent Lamarca ne néglige ni les textes ni les instrumentations. C’est un garçon joyeux qui fait parfois une musique triste…

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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