Ce dimanche, placé sous le signe du gros punk et de l’esprit cabotin a vu défiler Fat White Family, FIDLAR, et Sleaford Mods et oui, on peut le dire, c’était de loin le meilleur soir.

Et quoi de mieux que d’entamer une bonne journée avec un bon repas ? Bienvenue dans l’appartement de Rod Maurice et sa modeste  terrasse de 53m2. Nous y sommes accueillis comme des rois et nous dégusterons de merveilleuses brochettes de poulet au gingembre , tout en s’instruisant sur les merveilles et l’histoire de Saint-Malo. Donc 10/10 pour le repas et l’entertainment. 10 aussi pour la déco : outre une giga borne d’arcade Dreamcast qui trône dans le salon (coucou  F U Z E T A) on ne peut vraiment pas faire l’impasse devant LA fameuse collection de jeux de Megadrive, que nous avons shootée en exclu juste pour votre plaisir.

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En route pour le festival. Le troisième jour commence à nous faire un peu mal aux yeux, la fatigue est palpable. Après la berceuse du timbre cristallin de Julia Holter et le shoegaze vaporeux de LUSH, direction la scène des Remparts. Depuis 21h30, un peu d’excitation se fait sentir derrière les crash. FIDLAR, est sans conteste le groupe qui a redonné au punk un peu de thrill et de badasserie. Le set commence par une reprise de Sabotage des Beasties qui met tout le monde d’accord. A partir de ce moment là, et jusqu’à la fin du concert, un pogo interminable commence et on en profite pour vivre le set à fond dans les premiers rangs, jusqu’au sixième morceau, où nos malheureux poumons auront pris plus de poussière en 20 minutes qu’un employé en BTP durant toute sa vie. Max Can’t Surf, 40oz. on Repeat, Why Generation, Cheap Beer… l‘ambiance est extatique et nos fringues bons pour une bonne machine.

FIDLAR / Photo : Rod Maurice
FIDLAR / Photo : Rod Maurice

Pas trop de temps pour voir Fat White Family car il en faut déjà pour nous remettre sur pieds. Le punk prend des allures délurées et maladives, et nous avons du mal à suivre, après avoir imprégné nos oreilles de garage punk en majeur aux morceaux qui ne dépassent jamais deux minutes trente.

The Fat White Family / Rod Maurice
Fat White Family / Rod Maurice

On avait fait l’expérience de Savages début juillet à Garorock et nous nous sommes dits qu’on pourrait laisser une seconde chance à ce groupe Anglais mené par Camille Berthommier, qui se montre une fois de plus piquante, explosive et habitée sur The Answer, ou encore le plus ancien City’s Full. C’est là que l’on se rend compte d’une évolution, dont on ne sait pas trop quoi penser : moins de place pour le naturel, davantage pour la mise en scène et l’exagération. Le magnétisme de Savages a pourtant l’air de convaincre. Tant mieux.

Le punk a aussi ses artistes plus punk que punk. C’est le cas de Sleaford Mods. Sleaford Mods, c’est deux mecs. L’un qui débite de sa voix arrachée, dans un accent du Royaume Uni des plus attachants, des phrases ponctuées d’insultes ; l’autre qui lance sur son mac des morceaux à peine produits avec des rythmes binaires à fond la caisse. Une bonne preuve, une fois de plus que de la bonne musique,  c’est pas dix mille pédales, ni le bon modèle de moog. Gros coup de coeur pour un morceau un peu plus écrit : Tarantula Deadly Cargo, que vous allez forcément aimer :

La dernière fois qu’on a vu les Australiens Jagwar Ma, c’était aussi à Garorock. C’est là que l’on se rend compte que Jagwar Ma de jour ou Jagwar Ma de nuit, sur une petite ou une grande scène, c’est pas la même chose. La dernière fois, on était un peu passés rapidement sur leur performance. Mais le groupe qui a remplacé The Avalanches sur la programmation de La Route du Rock a clôturé le festival avec brio. Electronique psychédélique, on se demandait si la recette du premier album allait continuer à fonctionner et retourner nos sens, et la réponse est : oui. OB1 et certains morceaux dont il nous tarde de connaître le nom rejoignent sans problème les déjà connus Come On Save Me ou Uncertainty. On en aurait peut être attendu juste un peu plus.

Jagwar Ma / Photo : Rod Maurice
Jagwar Ma / Photo : Rod Maurice